Outre le fait que c’est une bonne vieille chanson de Francis Cabrel, c’est aussi mon inspiration aujourd’hui pour cet article. Parce que chaque jour, chaque moment, on choisit un chemin plutôt qu’un autre. Parce que trop souvent on cherche à tout comprendre, alors qu’il faut parfois se laisser porter par la brise… Et vivre l’instant présent.

C’est l’une des premières journées chaudes de l’été, la brise est bonne et le soleil sans pitié en ce midi. Portée par un instant de folie, je décide que j’ai besoin de bouger après mes nombreuses rencontres assises de la journée. Je reprends à ce moment-là progressivement la course et je me tourne vers la course en sentier, pour ce sentiment de plénitude en forêt, mais surtout pour avoir le couvert de la forêt pour tempérer la chaleur ! Je prends donc une première décision, celle de sortir. Alors go ! On enlève la petite robe et on sort les vêtements sport d’été !

Rendue à l’orée de la forêt, je dois bien décider du parcours. J’opte, au départ, pour aller vers le nord, vers le vénérable pin centenaire qui surveille les alentours, tel un phare sur notre parcours dans le quartier. Rendue là, je lui fais un gros câlin… Ben oui, je suis drôle de même à faire des « tree hugs ». C’est aussi une tradition de plusieurs amis du coin. Bon, c’est bien beau, mais je ne suis pas rendue loin. Je reprends dans l’autre sens pour rejoindre un sentier que je connais bien. Après quelque temps en marche/course, je rejoins une première intersection. Un autre choix s’impose : je prends le chemin vers le bas plus facile et assez bref, ou je tourne vers le chemin le plus long ??!!

 

Faire des choix

Je décide donc de partir plus longtemps. Pourtant j’ai chaud et je sens bien la fatigue due au manque de sommeil la nuit précédente et de l’entraînement musculaire de la veille. Rendue sur ce chemin, je croise assez rapidement une autre croisée vers un chemin plus long, mais très facile OU je monte la superbe côte. Elle n’est pas si longue, mais très accidentée avec des roches et des branches et assez à pic.

Et c’est là que je sens que j’ai quelque chose à prouver… à moi-même. Je sens que cette décision est comme celle des 15 dernières années comme entrepreneure, maman, etc., avec toutes les embûches que j’ai pu avoir sur ma route. C’est décidé, je prends le chemin le plus difficile ! Et là, en avançant vers le dénivelé : je choisis de le faire en courant. Tant qu’à ! Je pars donc d’un pas décidé pour grimper à la course. Je gambade à travers les obstacles. J’ai le souffle haletant à mi-chemin, mais je ne lâche pas. Je suis déterminée à rester sur cette montée. Dernier « pitch », et j’irais plus vite en marchant… je me dis à moi-même ! LOL ! Pas grave, tu as choisi de courir alors GO !

Arrivée en haut, je monte les bras comme si je venais de finir une course hyper importante ! Comme si j’avais refait mon marathon. Mais il n’y a aucun spectateur. Pourquoi ? Parce que j’ai fait chaque pas en pensant à la fille qui a manqué de confiance, qui a trébuché, qui a senti qu’elle n’était pas à sa place, qui a senti gros comme cela le syndrome de l’imposteur ou que sa place était partout sauf là. Et là, je viens d’effacer certaines appréhensions, certains doutes avec cette course de quelques centaines de mètres. La même sensation que celle que j’ai vécue quand j’ai terminé mon marathon il y a 8 ans !

Je repars ensuite plus loin et choisis un chemin que je connais, un petit sentier sinueux. Je m’amuse et je croise même au passage une couleuvre. Non, je n’ai pas crié. Elle a le droit d’être là ! Je l’ai saluée et j’ai repris mon chemin. Et comme je l’avais prévu, je suis ressortie devant le vieux pin.

 

Méditation sportive ?

Oui vraiment. Parce que je ne sais pas pourquoi, mais j’ai complètement transposé cette facette entrepreneuriale de ma vie sur ce défi sportif du jour. Parce qu’il y a des moments comme ceux-là qui ne s’expliquent pas. Il faut le vivre. Il faut créer des occasions pour se sentir en connexion avec soi et plus peut-être qui sait !

Est-ce que je suis guérie de toutes les peurs et craintes que je peux avoir ? Certainement pas ! Est-ce que parfois on choisit le mauvais chemin ? Évidemment ! Parfois, c’est même une série de mauvais choix qui nous amène ailleurs. Mais pensez-y un moment : si la vie était une longue ligne droite, ce serait vraiment PLATE ! Beaucoup de gens ont des carrières et des parcours atypiques (comme moi) et, au final, on est la somme de toutes ces petites décisions, bonnes ou mauvaises.

Est-ce que j’aurai encore des doutes et des craintes ? Hé bien oui ! Par contre, je sais une chose : ce jour-là, j’ai choisi de sortir de chez-moi, j’ai choisi des directions différentes, j’ai choisi de me pousser hors de ma zone de confort et j’ai grandi sur le chemin de traverse.