Depuis mes débuts dans la pratique du yoga pour coureurs et sportifs, mon chum me répète : « Tu ne devrais pas appeler cela yoga, ça fait peur aux gars. » Je suis forcée d’admettre qu’il avait raison au départ. Mais, les temps ont changé!

Voici mon analyse de la situation actuelle en 2020.

L’origine du yoga

Saviez-vous qu’il y a plus de 5 000 ans, Patanjali a écrit les Yoga Sûtras, un recueil qui a donné naissance à la structure classique du yoga. En Inde, la pratique du yoga fait partie intégrante de sa culture.

 

Saviez-vous aussi qu’au début, c’était surtout les hommes qui le pratiquaient et que les femmes étaient exclues ? De génération en génération, ils ont fait évoluer la discipline et fondé des écoles de pensée ayant leur propre philosophie : karma yoga, jnanna yoga, bhakti-yoga, hatha yoga et ashtanga yoga sont des exemples.

 

Yoga moderne

Au 19e siècle, le yoga perce en Europe dans certains milieux intellectuels français. Ensuite, après la Deuxième Guerre mondiale, il s’installe aux États-Unis. La discipline gagne en popularité grâce, entre autres, aux membres des Beatles (encore des hommes !) qui en sont des adeptes. Ils se sont même réunis dans un ashram en Inde pour régler leurs conflits et écrire un album.

 

Le yoga moderne est basé sur une pratique des postures et de la respiration, le côté philosophique n’ayant pas suivi dans certains types de yoga. Cette façon d’aborder le yoga est souvent, et malheureusement, véhiculée par une élite de femmes très élégantes et habillées sexy. Ce qui peut plaire aux hommes en un sens, j’en conviens…

 

Par contre, c’est tout à fait à l’opposé de l’essence même du yoga.

 

Ma vision du yoga

Pour moi, la pratique du yoga est sans jugement et sans compétition. Tu t’installes sur ton tapis, tu trouves TA zone de confort, tu augmentes TON bien-être et tu respectes TES limites. Ces principes si simples sont difficiles à suivre dans le monde de performance dans lequel nous vivons. C’est pourquoi je me fais un devoir de les rappeler chaque séance. J’invite toujours les participants à prendre une posture appropriée pour eux. Personne ne devrait maltraiter son corps en faisant l’exercice.

 

Mais où sont les gars ?

Même les gars qui me connaissent depuis longtemps sont encore sceptiques quant aux vertus du yoga. « Mireille, je ne peux pas aller dans ton cours ; je ne suis pas souple, moi. » Cette excuse, Messieurs, ne tient pas ! Pas besoin d’être souple pour faire du yoga.

« Tu devrais l’appeler autrement ! » affirment d’autres. Je peux changer le nom de ma classe et l’appeler entraînement fonctionnel, par exemple. N’empêche que j’enseigne l’essence même de ce que le yoga veut apporter au monde moderne : prendre soin de soi et de son corps.

 

Les hommes représentent environ 30 % à 40 % de ma clientèle. Cet été, j’ai même eu une classe avec plus de gars que de filles ! Ce n’est pas évident pour un GARS de s’y sentir à l’aise en tout temps, mais dans mes classes, tout le monde est égal et invité à participer! De fait, les plus grands sportifs du monde font du yoga vous saviez? Laurent Duvernay-Tardif en passant par Roger Federer!

 

Voici ce que l’un de mes participants m’a déjà avoué : « Je suis encore gêné de dire que je viens faire du yoga avec toi. Je commence juste en à parler avec mes amis. »

 

Les gars, plus vous parlerez des bienfaits que le yoga vous procure, plus vos « chums » voudront l’essayer… et l’adopter.

 

Alors, qui est game ?