Le départ

Comment dire… la vie est tout sauf banale. Sur bien des points, le mot d’ordre est de suivre les consignes et de maintenir une distanciation sociale (un nouveau concept pour beaucoup de monde!). Comme dans le jeu pandémie, on tente de sauver la population, mais cette fois, c’est dans le réel. Pas besoin de simuler ou d’écouter un film sur le sujet, la réalité est frappante.

Au départ, les nouvelles provenant de la Chine sur la maladie étaient inquiétantes, « mais tu sais, c’est loin quand même ». Après, le tout s’est déplacé en Europe. Encore là, c’est loin l’Italie. Mais, c’est préoccupant. Puis, du jour au lendemain, on apprend que des cas se déclarent au Canada. C’est plus stressant. Et hop! un matin, on apprend qu’il y a des cas dans notre ville, dans notre cour. Soudainement, la vie change en un instant. Ce n’est plus juste un lointain problème de santé mystérieux. C’est grave. On devient septique si un moindre petit signe de grippe nous affecte, nous ou nos proches. On ne sort que par nécessité. On marche en famille ou on court seul. Tout le monde est rendu un porteur potentiel.

La mi-temps

Parfois la nuit, je me réveille et je me dis que je viens de faire un mauvais rêve. Je m’inquiète pour mes proches. Je m’inquiète pour mon travail. Je suis habituée de maintenir un réseau social actif, de donner des conférences, des cours de yoga ou des ateliers en milieu scolaire. En un claquement de doigts, tout est tombé. Les contrats à venir, les salons, les courses. Comme travailleur autonome, c’est difficile, il faut se le dire. Sauf que nous sommes des millions voire des milliards dans cette situation. Autant au Québec, que dans le Canada ou le monde entier. Et ce n’est rien comparé aux impacts sociaux, la douleur et les décès qui se multiplient, impensables il y a quelques semaines.

On se rend compte actuellement que, souvent, la vie nous faisait courir partout « comme des poules pas de tête, dirait ma grand-mère. » Rapidement, l’agenda se vide complètement. On ne pourra pas voir nos amis et nos familles à court terme, mais la vie nous permettra de reprendre le tout après la crise. On prend tout à coup conscience que ces moments sont précieux.

Le plus difficile dans la situation actuelle, et je m‘inclus dans cela, c’est de ne pas avoir le contrôle sur la situation. Le seul contrôle que nous avons, c’est sur ce que nous faisons au quotidien pour maintenir un isolement social. Pour maintenir nos proches en sécurité. Et c’est là-dessus qu’il faut mettre nos efforts.

 

La pause

Les moments de crise nous ramènent à l’essentiel. Plus rien ne compte que la santé et l’amour de nos proches . Une respiration à la fois, on revient chez soi physiquement et mentalement. Le soleil chaud du printemps nous invite à garder confiance. Parfois, je sens l’anxiété monter ou la peur. Je prends alors un moment pour revenir dans l’instant présent. Je respire calmement avec ou sans mouvement de yoga. J’écoute une musique qui me fait du bien, je vais marcher  dehors pour sentir la chaleur du soleil sur mon visage. Cela me permet ensuite de prendre soin de ma famille. Brisez l’isolement par un appel quotidien et évitez de penser au pire pour rester dans l’action.

Gagnons ensemble la course à l’isolement pour le bien de tous et gardez foi en l’humanité.

#çavabienaller